mardi 24 février 2009

Dans le poste, un peu de vie

Hier au soir, sur une chaîne privée dirigée par des gars qui ne savent pas s'ils sont réacs, ou s'ils veulent vendre de la lessive au populaire, on a eu droit à une émission parfois, hélas, ambivalente, mais qu'il faut relever, parce qu'il est peu courant de voir des choses positives dans le poste à heure de "prime time".

(Je chercherai à peine à excuser ma présence devant une télébision à une heure de grande écoute, je possède à la maison une véritable super-héroïne, une femme grandement enceinte, qui file encore au travail en hauts talons —ces mêmes talons qui "luttaient avec les longues jupes"—, et qui donc se vide la cervelle, le soir, au moyen d'une télécommande. Elle y a droit, elle est la seule à vraiment travailler dans cette maison.)

Donc.
Un titre faussé, "un bébé à tout prix", pour introduire finalement deux exemples d'amour et de vie (que ce titre tente de rendre illogiques, sans doute. Mais c'est le seul procès qui sera fait à ces situations, car on laisse parler les parents et ce qu'ils disent est sain).

On va découvrir tour à tour
- une mère adolescente,
- des parents attendant leur septième enfant, lequel s'avère trisomique.
- un couple plus âgé, qui va aller chercher une petite puce à adopter en Haiti.
- une mère enceinte de triplés (sans FIV, à noter).
- deux lesbiennes encouplées, dont l'une va se faire inséminer en Belgique.

Ce sont les deux premières familles (car c'est bien de "familles" qu'il s'agit là) qui sont exemplaires, dans leur façon de gérer la vie telle qu'elle va, ou telle qu'elle arrive.

Pour la mère ado, on confirmera que le planning familial n'a finalement qu'une seule solution à tous les problèmes, l'avortement. Sans même regarder le contexte ou chercher à donner de vrais conseils. Mais on le savait.
En revanche, il faut une mère pour oser dire les choses justement, sans brusquer une fille adolescente et sans doute un peu perdue.
"Ma fille m'a dit : Maman j'ai été voir le planning familial et ils m'ont dit 'il n'y a qu'une seule solution, il faut avorter'. Alors, je lui ai dit : Tu as le choix, et si tu veux le garder, je te soutiens. Une famille c'est là pour ça"
Difficile d'arriver à pousser dans le sens de la vie, sans ordonner, sans braquer. Je suis admiratif de cette mère, qui a su ouvrir la porte et aider sa fille l'air de ne pas y toucher.
La même qui plus tard confiera "Un bébé, c'est la vie. Une IVG, c'est la mort. Et moi, je suis pour la vie."
C'est dit, discrètement, modestement. Chapeau. Et pas coupé au montage.
L'espoir renaît presque pour la tévélision moderne.

Pour le septième enfant, adorable petit chou, une famille touchante et solide l'attend. Des parents étonnants de sobriété et de logique. Des frères et soeurs riants, heureux, des enfants qui semblent bien dans leurs pompes.
Et un dialogue plein de justesse avec l'oncle et beau-frère, qui parle la voix de la raison moderne (celle qui s'empreint de justesse et de générosité truquée "moi je pense à vous d'abord, à votre couple, et à vos enfants") et auquel les parents répondent par l'amour ("si on te le met dans les bras, tu le rejetteras, ton neveu trisomique?" "bien sûr que non" "alors, tu vois il est déjà là" ). Pas d'arguments théoriques, pas de discussions, juste l'amour.
L'espoir grandit pour la tésélivion moderne.


La petite fille d'Haiti, adoptée par ces parents tout blancs (gris et tristes, presque, face à la petite, jolie et à la peau très noire) nous interroge un peu sur cette pratique qui va consister à aller chercher au bout du monde un enfant...
J'apprécie que cette fillette échappe à la misère, à la pauvreté, etc. Mais n'y a-t-il donc pas d'enfants ici qui attendent des parents aussi ? A-t-on fermé tous les orphelinats français ? Aller chercher dans le tiers-monde une enfant permet de parer son geste des atours de la générosité et de la "solidarité" mondialisante, certes. Et reflète sans doute le parcours du combattant de l'adoption en France.

Pour les triplés, le reportage relève de l'anecdote, ou de la mini-télé-réalité, pas de leçons à en retenir (à part qu'il faut noter que ce sont bien des triplés "normaux", et non issus d'une fécondation assistée, comme toutes les grossesses multiples semblent l'être de nos jours), je passe.

Et nous zappons sur les monosexuelles, qui appelleront leur fille Lilly-Rose, ça n'est pas gagné pour cette enfant. Là le titre se justifie, un bébé à tout prix. Et on vous remet une couche sur cette injustice profonde pour cette deuxième maman, qui l'aime sa "fille" mais qui n'a droit à rien comme droits etc... Je veux rester charitable et sur les bonnes impressions des cas ci-dessus, alors oublions.


Donc au final, deux témoignages forts, et grande qualité des deux familles croisées au cours de l'émission.
Le carême s'annonce pas trop mal.


Si vous avez un peu de temps à perdre, on peut retrouver l'émission (mais la voix off et le montage sont assez insupportables) sur le site d'une petite chaîne qui "monte". Sur leur site "rejouer point comme" en anglais dans le texte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bienvenue dans ma taule. Ici on parle parfois fort, mais toujours bien, et la courtoisie comme l'amitié sont bien perçues. On essaie aussi de ne pas tomber sous le coup de la loi même si c'est tentant.
Repos, vous pouvez fumer.