jeudi 29 janvier 2009

Jour de fête

Aujourd'hui, c'est comme un dimanche.
Le dimanche des syndiqués.
Un jour sacré, qu'il faut respecter, en vertu du droit de grève, droit durement gagné dans le sang par le populaire.
Tout comme la démocratie, la libération sexuelle et la tolérance. Et les vacances aux Maldives.
Là, globalement, si on a bien saisi, ils sont dans la rue pour travailler moins en gagnant plus d'argent, argent payé par l'état qui doit arrêter les impôts parce que c'est trop. (pour aller dans ce mur là, il y a des solutions)
Et aussi pour augmenter le nombre d'employés du Mammouth.
Et aussi pour dire que Nicolas est un facho (oui, c'est binaire. Facho, gaucho, faut choisir ici).
Je me demande si ils ne font pas aussi grève pour que BXVI arrête de renier Vatican II tout le temps.

Des trucs hyper importants.
Ouais.
On peut pas comprendre.

Et, comme on ne comprend pas, on est sans doute candidat aux futurs stages de ré-éducation citoyenne (déjà disponibles en formation à distance).

Après, ne nous demandez pas pourquoi on a commencé à boire.

mercredi 21 janvier 2009

Bail à céder Ouverture lointaine

"Garde en moi l'espérance de la perfection, sans quoi je perdrais coeur.
Garde-moi dans l'impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil".

(prière de l'artisan)

La porte n'est pas vraiment fermée, mais un petit écriteau vous signale que le nouveau patron du rade est trop occupé par ailleurs pour arriver à finir les travaux et ouvrir déjà.
C'est vexant.
Et pas très sympathique de sa part, pour ceusses qui passaient voir comment ça avançait.
On risquerait de lasser.

Donc, il faut juste mettre mis un petit mot, pour expliquer que, d'une part, le temps et le talent vous manquent, de rédiger comme d'autres, lesquels savent vraiment envoyer du bois, comme on dit (et, oui, cette semaine fut dense, merci Monsieur de Plusse d'en faire cette synthèse enlevée et piquante, c'est jubilatoire. Allez, allez lire, vous dis-je, vous reviendrez après et vous n'aurez pas perdu votre temps en venant ici); et, d'autre part, qu'il vous faut reconnaître que ces jours sont trop courts, que le temps est compté, que la vie va trop vite, etc.
Toutes sortes d'excuses pour prétendre qu'il manque les loisirs pour vous étaler sur la toile, autrement qu'en lecteur pressé et avide (mais rassasié, les billets sont variés, nombreux et très inspirés, ces temps ci).
En somme, la qualité de l'offre force à l'humilité, et à inviter les rares passants à aller se secouer les neurones au moyen des saines lectures sus-cités.

Aussi, avec la famille, qui sollicite vos attentions (des histoires à raconter à des têtes blondes, et nous ne parlons pas là des lecteurs abandonnés sur ces pages); votre vaste maison bourgeoise, laquelle attend toujours d'autres aménagements; un travail prenant, pas complètement inintéressant, qui se permet, insolent, de requérir un peu de votre assiduité; et, last but not least, votre maîtresse (qui poussera le vice à être aussi la mère de vos treize enfants), laquelle demande juste un peu d'amour doux; il est quelque peu ambitieux d'avoir songé ouvrir boutique, et d'avoir osé penser qu'on parviendrait à y aligner des billets d'humeurs et de résistance, celà avec une certaine régularité et un peu d'originalité (et des phrases plus courtes, par pitié, des phrases plus courtes, et moins de didascalies, diable !).

N'est pas émule méritoire du Grand d'Espagne qui veut. Surtout pas l'auteur.
On se consolera en se disant qu'on est là, déjà, et que la vie est longue, et qu'il n'y a pas de presse.

Allons ! On se retrouvera au grand air ce ouiquende, ça vous fera sortir, et ça énervera BooyguesTivi et les Bureaux du Veau d'Or.

Ici, sinon, tout va bien, merci, la poste a apporté un n-ième exemplaire du Hussard Bleu (celui que l'on perd régulièrement aux cours de ses pérégrinations, ou encore que l'on prête et ne revoit plus), une édition de poche de 1959, cette fois-ci, avec la jolie couverture, celle du jeune Saint-Anne en dolman (comme l'auteur lui-même, lors de soirées mémorables au Régiment de Ch*** au siècle dernier).

Et l'on aura pu quand même se recueillir (en latin, on cherche l'ardu et l'exigeant, ces temps-ci*) pour le salut du trente-et-unième, fort belle messe de Requiem. Et, c'est mon petit plaisir tordu, j'aime bien ce petit portrait en creux, brossé avec virulence de ce genre de cérémonie, surtout par sa conclusion.

Quant à la picole, je dois avoir un petit Sancerre, ça vous va ?


* je le répète, j'ai fait grec.

jeudi 15 janvier 2009

Ah, vous étiez là ? Et bien, euh, entrez donc cinq minutes.

"Ah, bah, la magie des interouèbes, ah ça, quand même, hein".
(Ginette, tabaconiste.)


On est tranquille, comme on est souvent, en jeans troués, avec un vieux ticheurte tâché (sur lequel on devine un vieux pochoir de fleur-de-lys délavé, on a été jeune et un peu bête), la Dunhill rouge au bec, un peu de musique et un vieux cendrier pour toute compagnie.
On est en train de, benoîtement, sans se presser, faire un peu de peinture et réflechir à l'aménagement.
Car on a trouvé un pas-de-porte sympa. On a un peu de temps libre, alors on se dit, on va ouvrir une petite échope, pas grand chose, un estaminet pour pouvoir soi-aussi accueillir et rendre la pareille à tous ces gens qui auront prêté leur compagnie sans le savoir, pour essayer de jouer le jeu, de s'exposer un peu, en html anonymisé (ou presque, Patriot Act et LCEN obligent).

Et tiens, du coup, on remonte le rideau pour pouvoir avoir de la lumière pendant les travaux, sinon on va pas arriver à faire ce ton sur ton si élégant qui rend bien sur les échantillons.
Évidemment, pour pas faire trop tristounet, on a collé sur les vitres encore sales quelques posters et une notule, de la posture à l'économique, histoire de faire un peu jaser les passants, agacer le bourgeois quoi. Le contenu, on n'en a pas encore la queue d'une idée, mais on postule un peu, pour faire genre.

Et voila que, dans l'espace d'une couple de jours, commence à passer du monde.
Qui vous salue, qui passe une tête, qui regarde autour, moue approbatrice, qui même commente. Sur quoi? Sur rien, à votre honte grande, car soyons honnête, y pas grand chose à voir ni dehors, ni dedans (je le sais, je remonte de la cave et y a pas plus que dans l'arrière boutique, où trainent quelques bouquins, deux trois films, des notes sur papier pelure et un sabre de cavalerie...).
A l'heure où on vous parle (et il se fait tard, ma vie m'attend), on ne sait même pas si on aura quelque chose à offrir, à part un brin de causette et des observations de comptoir à la petite semaine.

Mais, bon, la surprise laisse la place au plaisir, ces égarés qui passent sont sympathiques, et, même, déjà armés de conseils, avisés ou, au moins, amicaux.

Enfin, l'on comprend d'où ils vous viennent, ces camarades de fortune. C'est Monsieur de Plusse de La Fromagerie des Moisissants, dont l'adresse se repasse dans les cercles que vous hantiez discrètement, qui vous a fait l'honneur immérité de prendre cette façade encore creuse comme le prétexte d'une réflexion sur la jeunesse, le temps qui passe, les anciens combattants, le renouveau et la nostalgie.

C'en est gênant, des petites pages comme celle-ci, il s'en ouvre sans doute une grosse par jour, il s'en ferme aussi vite autant. La vôtre n'a pas d'attrait particulier, la déco vient d'un catalogue par correspondance, et l'hôte ne sait pas vraiment si il va pas se faire engueuler par sa (pourtant délicieuse) femme, s'il lui dit ce soir d'où il revient tout emplatré et poussiéreux.

Alors, ce qui est certain, c'est que, pour une entrée en matière, ça a placé la proverbiale barre assez en hauteur, et on semble attendu, maintenant.

Tout ça sans avoir encore rien dit.
C'est malin, ça. On vient de se rajouter le trac à l'angoisse de la page (de blogue) blanche.

De toute façon, si vous êtes déçu, vous resterez discret, je compte sur vous.

mercredi 14 janvier 2009

Sans les rochers ?

Oui, "sans les rochers" parce qu'il faut bien trouver un titre, un nom, un gimmick.
Et se placer sous l'égide de Roger, ça vous pose un homme, ça vous donne, et des lettres, et de l'attitude.
Tout ça, à peu de frais, auprès d'une audience qui peut déjà feindre la connivence.

Mais il y a plus que ça.
Même avec une citation un peu tronquée, facile, qui ressemble plus à une formule facile qu'à une vérité philosophique profonde.

Le monde vous pousse à la réaction. Aujourd'hui comme hier.
L'outrance même. Vous n'en pouvez plus de tant de bêtise, vous criez, vous riez jaune, vous êtes frappé de stupeur ou encore vous allez pleurer doucement, en reniflant fort, abattu et triste.
Vous avez envie de hurler parfois.
De déprimer.
D'arrêter le train pour descendre.
De dénoncer sans arrêt, de clamer que la fin du monde est proche.
Que tout est foutu, nous aussi.
Ou alors, nous non, mais nous sommes bien seuls, et les autres sont affreux.

Et pourtant.

Sans les rochers ...

Et si cette réaction ne devait pas plutôt être joyeuse ; nos remontrances à l'époque, nos commentaires exaspérés, notre apparent désespoir, tout celà, ne serait-ce pas plutôt la preuve que nous en sommes en vie, que nous ne sommes pas dupes, qu'il faut veiller, observer, commenter, répondre aussi, et rappeler que nous ne nous battons pas contre, mais pour, et que nous ne sommes pas non plus là pour perdre.
Et ces obstacles, ces évolutions qui nous inquiètent, ces changements désespérants, ils sont aussi ceci qui nous force à avancer, à changer en mieux, à vivre, peut-être sans épouser le monde, mais en ne le laissant pas se démolir sans que nous n'ayions tenté quelque chose, pour le sauver, ou pour témoigner.

Comme disait un autre, qui avait le sens de la formule du café du commerce: "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" (et vous laisse des courbatures, et quelques bleus, et parfois une sale cicatrice qui fait peur aux filles).

De toute façon,
"Tout, quand vous voulez, Seigneur, est possible,
L'enfant Espérance a joint les deux mains."



Sinon, à part ça, bougez pas, il doit me rester des verres propres, et un bout de sauciflard.

(15 de Janvier, édité pour tenter de dire quelque chose)

mardi 13 janvier 2009

Here be dragons...

Un jour, des billets ici apparaîtront. Si j'apprends à écrire. Si je sais quoi dire. 
Et en tout cas, le dire mieux que ces bonnes lectures auxquelles je vous renvoie, dans la barre du côté.
En attendant, j'ai juste fait un peu de peinture, ouvert la devanture, posé une planche, deux tréteaux, une chaise pour les gens de passage; attendez, je vais chercher de quoi boire.

Allez à Thouars...

Mes petites citations du jour, ou de la semaine, ou de la dernière fois que j'aurai pensé la changer...

"Le propre de l'esprit faux est de ne pas savoir distinguer l'exception de la règle, et encore de confondre ce qui doit être avec ce qui peut seulement être permis ou toléré"
Rev. Père Philippe de la Trinité

"Go ahead, make my day, punk" ... à diplômes.

"Il faut coller à la vie comme on colle à un cheval. Il faut en suivre souplement les moindres mouvements, sans jamais se raidir contre elle."
Guy de Larigaudie, réactionnaire félin, dans Etoile au grand large, pépite de bouquin rare.